#Piano #Schumann #JudithJàuregui #OrquestraSimfonicaCameraMusicae #TomàsGrau
Judith Jàuregui, Die Romantische Seele
Ars Production, 2020
« Die Romantische Seele », L’Âme Romantique. Voilà exactement l’état qui habite l’auditeur alors que le CD s’achève. Beaucoup de beauté dans cet album qui nous transporte dans l’intimité du couple Clara et Robert Schumann. Clara n’y est que peu présente dans les faits, seules les Variations sur un thème de Robert Schumann sont de sa plume, mais l’amour, l’inspiration, la complicité entre ces deux artistes sont bel et bien le fil rouge de cette heure de musique.
Judith Jàuregui et Tomàs Grau nous livre une version très « chambriste » du concerto en la mineur de Robert Schumann. Le piano, sans jamais s’effacer, se place au sein de l’orchestre et le dialogue entre les instruments est largement mis en avant. Extrêmement sensible, le jeu de Judith Jàuregui est touchant par sa poésie et sa douceur. Tour à tour délicat, puis lumineux, virtuose évidemment on apprécie ce touché gracieux qui même dans la puissance n’use jamais de force. L’enchantement se poursuit avec les « Quasi Variazioni, Andantino de Clara Wieck » , Les « Variations sur un thème de Robert Schumann » et l’ « Arabesque » qui complètent merveilleusement cet album. On est d’abord surpris de trouver les « Quasi Variazioni» sans la 3ème Sonate, oeuvre à laquelle elles sont rattachées, mais le mouvement en est presque grandi d’être présenté seul et le tout est cohérent.
Salomé Feuerstein
#MicoNissim #Piano #Traces
Mico Nissim, Traces
Label Trois-Quatre, 2020
D’une douceur infinie, cet album nous laisse glisser dans l’intimité du pianiste compositeur Mico Nissim. Musicien aux multiples facettes, cet opus est composé de petits moments courts et délicieux qui nous ouvrent chacun un univers différent. On a la sensation d’être assis sur la banquette du piano, tout près du clavier et on perçoit même par moment les murmures de l’auteur.
Du Messiaen, du Chopin, du Gershwin, en passant par le blues et les standards, des mélodies rêveuses, des harmonies voluptueuses, chaque moment poétique nous laisse plein d’envie de découvrir ce qui se cache sur la piste suivante. Coups de cœur pour l’envoutante Felicity Moon et la version très personnelle de la Pavane.
Un petit bijou qui nous fait voyager dans le cœur et dans la vie d’un artiste complet au parcours insolite. À savourer !
June
#Musiquedechambre #Quatuor #QuatuorTchalik #ReynaldoHahn
Quatuor Tchalik, Dania Tchalik, Reynaldo Hahn
Label Alkonost, 2020
Magnifique découverte que cet album qui met en lumière le répertoire de musique de chambre encore trop méconnu de Reynaldo Hahn. Avec ces pages d’un doux lyrisme et pleines de fraicheur, aussi bien par les œuvres que grâce à ses interprètes, le Quatuor Tchalik nous entraine sur les belles lignes mélodiques de Hahn avec beaucoup de souplesse et d’élégance, développant une large palette de couleurs à travers leur sonorité généreuse. On apprécie la prise de son au plus près des instruments et sans artifices.
Le 2ème Quatuor, plus fougueux que le 1er, intrigue par sa richesse harmonique et nous emporte par son intensité, notamment dans le mouvement lent, véritable épicentre émotionnel de l’œuvre.
Les pièces en duos coulent et s’écoulent dans une évidence parfaite, parfois un peu trop parfaite…
C’est le Quintette en fa dièse mineur qui s’impose comme l’œuvre maîtresse de cette monographie. L’influence de Mendelssohn y est indéniable mais c’est surtout l’esthétique très proche de celle de Ernest Chausson qui s’impose à l’auditeur. Une lecture claire, sans jamais qu’aucune voix ne domine trop lourdement, l’entente dans la fratrie Tchalik est évidente et nous offre une belle référence dans ce répertoire qui mériterait certainement d’être programmé plus souvent.
Salomé Feuerstein